Deuxième sexe - Paroles EUPHONIK
⭐ Paroles Deuxième sexe - EUPHONIK ⭐
- On ne naît pas femme, on le devient.
- Être femme, ce n'est pas une donnée naturelle, c'est le résultat d'une histoire.
Il n'y a pas un destin biologique, psychologique en particulier.
C'est l'histoire de son enfance qui la détermine comme femme,
Qui crée en elle quelque chose qui n'est pas du tout une donnée
Une essence, qui crée en elle que qu'on appelait autrefois
L'éternel féminin, la féminité.
On m'a souvent dit qu'être mère, ça donnerait un sens à ma vie
J'ai toujours pensé le contraire mais rares sont ceux de mon avis
Je n'ai ni l'instinct ni l'envie, on me répète que ça viendra
Que mon destin sera s'accompli quand je tiendrai la vie dans mes bras
Je les vois déjà me crucifier, tous à me montrer du doigt
Pourquoi devrais-je me justifier ? Au fond ça ne concerne que moi
Pour quelques aspects biologiques, on nous divise dès la naissance
On me dit femme en toute logique mais le suis-je vraiment par essence ?
À vrai dire ça ne change rien de naître fille ou garçon
Mais la mère qui donnera le sein ne le fera pas de la même façon
Selon le sexe c'est indéniable, y a des variables d'éducation
Les femmes sont aussi responsables de leur propre condition
C'est devenu inconscient et dans le fond sachez bien
Que depuis la nuit des temps, on ne naît pas femme, on le devient
Dans leur système patriarcal, j'étouffe, je me sens inférieure
Mon coeur est devenu cannibale car tout me bouffe de l'intérieur
Pour plaire à ces messieurs, mieux vaut être belle et souriante
Si je suis chère à leurs yeux, c'est qu'ils me voient comme de la viande
J'ai comme envie de les gifler quand les hommes deviennent des hyènes
Quand les même se mettent à me siffler comme si j'étais leur chienne
Vois-tu, mon coeur se pince, je ne serai jamais dans la norme
Hier on me voulait mince, maintenant ils me veulent des formes
Je suis réduite à mon sexe mais j'ai la frousse de le crier
Ai-je vraiment des complexes ou est-ce qu'on me pousse à les créer ?
Et dans mes yeux y a plus d'étoiles, je crois qu'on me préfère sous les draps
Ouais, plutôt qu'avec un voile ou quelques poils sous les bras
Tout le système est corrompu, mais là vois-tu, j'en ai assez
Lassée d'être la femme rompue que le silence a effacée
On ne réalise pas encore donc on laisse, on banalise
Les yeux me percent me paralysent oui, c'est mon corps qu'on sexualise
Y a peut-être un amalgame auquel tout le monde contribue
Car avant d'être une femme, je suis un individu
Non il n'y a rien d'ambigu, quand j'dis non, c'est non, tu captes ?
Alors pourquoi tu continues à vouloir franchir un cap ?
Expliquez-moi ça bloque, on ne dit rien aux hommes torses nus
Alors pourquoi on me traite de salope dès que je suis un peu dévêtue ?
Bla bla bla, oui, je sais, ça fait longtemps que j'ai pris parti
Tu traites les femmes de mal baisées mais demande-toi la faute à qui
Qui fait quoi pour mes droits ? Comme toi, je connais la galère
Alors à compétences égales, je réclame le même salaire
Moi y a plus rien qui m'étonne, mais c'est pourtant n'importe quoi
Parfois, on me dit que j'en fais des tonnes, alors pourquoi j'en porte le poids ?
Pour une fois, qu'on se le dise, on nous méprise à outrance
Les apparences se déguisent, dis-moi, ressens-tu ma souffrance ?
Je ne dis pas que les hommes sont tous les même, il y a les bons et les moins pires
Mais je crois que les plus cons sont ceux qui regardent sans rien dire
Balance ton quoi, balance ton porc, oui ça fait faire de belles chansons
Ça fait même des disques d'or mais ça ne change pas ce que les gens sont
Alors considère-moi vraiment sinon qui changera mon destin ?
Je voulais qu'on me regarde autrement, je suis ni ta proie ni ton festin
À l'intérieur, j'ai trop de colère, je voudrais lui dire adieu bientôt
Pourquoi dans les bouquins scolaires y a rien au sujet du clito ?
J'ai pris des coups dans la gueule et je ne dis pas ça par pitié
Mais je te jure que je me sens seule depuis qu'y a plus trop d'amitié
On m'a battue et rabaissée, crois-tu que je suis restée par amour ?
J'avais peur, j'étais blessée et l'injustice court toujours
Quelques larmes sous mes faux-cils, ma liberté n'est qu'une parcelle
On me préfère bien docile, je ne suis pas née pour qu'on m'harcèle
Me comprendra qui l'a vécu, j'ai l'impression que nous rampons
Au fait, faudrait que la sécu pense à rembourser les tampons
Dis-moi qui peut changer la donne ? Pas sûr que ce soit ce texte
Mais dis-toi qu'il y a des hommes qui luttent pour le deuxième sexe
Dis-moi qui peut changer la donne ? Pas sûr que ce soit ce texte
Mais dis-toi qu'il y a des hommes qui luttent pour le deuxième sexe